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Zoom sur la 7ème symphonie de Beethoven

Le compositeur à la direction






La musique de Beethoven est souvent associée à un certain désespoir : que ce soit ses sonates, ses quatuors ou ses autres symphonies, il s’en dégage une force tragique indéniable. De fait, Beethoven souffre considérablement de sa surdité progressive qui commence autour des années 1800. Il décrit ainsi à un ami sa douleur : « sache, mon ami, que la partie la plus précieuse de moi-même, mon ouïe, a beaucoup baissé. [...] Quelle triste vie sera la mienne désormais, devoir me passer de tout ce que j'aime et qui m'est cher... » (Lettre à Karl Amenda, Juillet 1801). Or, la septième symphonie de Beethoven a été composée entre 1811 et 1812, alors que sa surdité est totale et qu’il la sait irréversible.

Pourtant, cette symphonie dégage une énergie et une joie proche de l’ivresse (à tel point que Friedrich Wieck, le père de Clara Schumann, aurait accusé Beethoven de l’avoir écrite sous l’emprise de la boisson). En effet, on trouve dans cette symphonie des tempi rapides et enjoués, très proches d’une fête populaire : Wagner l’a d’ailleurs qualifiée d’ « apothéose de la danse ». Il est possible d’expliquer la vitalité de cette symphonie par l’amélioration de la santé de Beethoven au début des années 1810, alors qu’il est en repos dans la station thermale de Teplice. Mais il ne faut pas négliger sa force de volonté et sa capacité à surmonter les maux qui l’accablent : cette symphonie plus que toute autre nous laisse entendre avec allégresse la victoire de Beethoven sur sa surdité et son malheur.

La symphonie peut être succinctement présentée au fil de ces mouvements. Le premier mouvement est très léger et constitue un éveil doux et aérien grâce à la place accordée aux bois (flûtes, clarinettes, hautbois et bassons), parfois appuyés par les cordes et les cuivres. Le second mouvement, très populaire dès les premières exécutions (il est parfois joué seul, et souvent demandé en bis), est quelque peu à part dans la symphonie. En effet, alors que les trois autres mouvements sont en tonalité majeure, cet Allegretto commence et finit en la mineur, et déploie une mélodie tragique envoutante. Le troisième mouvement quant à lui est le plus dynamique. Il s’agit en effet d’un Presto, très joyeux : le rôle prédominant des cuivres et les motifs rythmiques marqués donnent un aspect guilleret, presque badin. Le quatrième mouvement enfin est une grande danse frénétique, avec une coda exceptionnelle où s’enchaine sans relâche fortissimos et sforzandos pour un fin grandiose.

Une telle joie, si sincère et si directe, presque excentrique pour une forme aussi sérieuse et canonique que la symphonie, a déstabilisé plus d’un spectateur lors de la première en 1813. Carl Maria von Weber, compositeur allemand contemporain de Beethoven, déclara par exemple ce dernier « bon pour l’asile » après avoir entendu la fin du premier mouvement. Mais pour peu que l’on accepte les frasques grandiloquentes de Beethoven, il devient impossible de résister aux rythmes entrainants et au bonheur véritable qui émane de cette symphonie monumentale.




On écoutera :

Avec une approche très épurée, qui insiste sur l’héritage classique de Beethoven, Fritz Reiner avec l’orchestre symphonique de Chicago propose une version très juste de cette symphonie (BMG, 1959)

Pour une lecture plus romantique et contrastée, on pourra se tourner vers Carlos Kleiber et le Wiener Philarmoniker, avec sa verve qui sied parfaitement à la septième symphonie (DG, 1976).

Pour une version très personnelle avec des choix de tempi étonnant, Mengelberg intéressera ceux qui veulent s’écarter des interprétations traditionnelles (Label à préciser, 1936)

Pour les intégrales, on peut se référer à l’incontournable Karajan, et notamment son intégrale de 1977-78, faste et luxueuse.

Gardiner et l’Orchestre Révolutionnaire et Romantique offre également une version très dynamique aux belles sonorités, servie par des instruments d’époque.

Plus récemment, Chailly laisse entendre une septième symphonie rapide et emportée, presque mécanique, qui vaut le détour pour se prise de son.

Enfin, l’interprétation elle aussi récente de Jos van Immerseel, très minimale et mesurée, permet de découvrir cette imposante symphonie sous un nouvel angle.


 
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