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Zoom sur Maurice Ravel


Véritable tube du répertoire choral sacré, le requiem op.48 de Fauré fût composé peu de temps après la disparition de ses parents. C’est une oeuvre plutôt apaisée, lumineuse, qui existe en deux versions : une première de 1893 dite « de chambre» et une seconde de 1901, dite « symphonique », destinée aux salles de concert, dont l’orchestration est probablement de la main de Roger-Ducasse.



La foi réelle de Gabriel Fauré prête encore à discussion. Il n’en reste pas moins que le compositeur français accoucha dès l’âge de dix-neuf ans du Cantique de Jean Racine, simple exercice d’étude à l’Ecole Niedermeyer devenu depuis un véritable tube du répertoire choral sacré.



Par ses fonctions à la paroisse de la Madeleine à Paris entre 1877 et 1905 (maître de chapelle puis organiste), il est amené à accompagner des offices, diriger des chœurs. C’est dans ce cadre qu’il envisage la composition d’un requiem dont l’écriture s’étale sur plusieurs années (1888-1900). S’il correspond à l’époque où Fauré perd coup sur coup son père (1885) puis sa mère (1887), il ne semble pas avoir été composé pour une intention particulière. Fauré écrivit plus tard : « Mon Requiem a été composé pour rien… pour le plaisir, si j’ose dire ! ». Il témoigna également à propos de l’esprit de l’œuvre : « Mon Requiem, on a dit qu’il n’exprimait pas l’effroi devant la mort. Quelqu’un l’a appelé une berceuse de la mort. Mais c’est ainsi que je ressens la mort, comme une délivrance heureuse, plutôt que comme un passage douloureux ». Une œuvre plutôt apaisée, lumineuse, qui a la particularité de ne pas contenir de Dies irae, mais qui inclut un In paradisum, traditionnellement chanté à l’issue d’une cérémonie d’obsèques. Fauré écrit son requiem pour chœur (composé à l’époque uniquement d’hommes, enfants et adultes) et orchestre, ce dernier ayant la particularité de ne pas comprendre de violons, excepté le violon solo dans le Sanctus, ni de bois. L’œuvre, du moins la première mouture fut créée le 16 janvier 1888 à la Madeleine en mémoire d’un architecte disparu un an auparavant, et Louis Aubert, futur compositeur, mais alors maîtrisien, fut un des premiers à chanter le Pie Jesu, aujourd’hui surtout confié à une voix de femme.



Grâce aux travaux réalisés par les musicologues Jean-Michel Nectoux et Roger Delage à la fin des années 1970, on distingue à présent clairement deux versions du Requiem : une de 1893, dite « de chambre» et une de 1901, dite « symphonique », destinée aux salles de concert, dont l’orchestration est probablement de la main d’un élève de Fauré, sans doute Roger-Ducasse.



Deux optiques coexistent donc, même si la version intimiste, « dégraissée », qui a notre préférence, n’a réellement été exhumée qu’à la fin des années 1980. Enregistré par la plupart des chefs francophones depuis les années 1930 (Gustav Bret), le Requiem op.48 de Gabriel Fauré, comme beaucoup de répertoire d’oratorio, a connu de nombreuses versions qui pêchent par la lenteur des tempi, des soucis d’intonation du chœur, des solistes au style déplacé, ou des options stylistiques qui paraissent peu en adéquation avec le répertoire. On privilégiera donc plutôt les visions de chefs de chœur qui font également de la direction d’orchestre que les approchent de chefs qui dirigent surtout le répertoire symphonique et opératique.



La version de 1893 a connu une version majeure de la part de Philippe Herreweghe en 1988 (Harmonia Mundi), avec un chœur mélangeant voix d’enfants et voix d’adultes, un petit ensemble et deux solistes dont Peter Kooy, particulièrement inspiré. Philippe Herreweghe a également enregistré, cette fois en 2001, la version de 1901, avec ses « instruments d’époque » de l’Orchestre des Champs-Elysées et des chanteurs adoptant une prononciation gallicane du latin. C’est cette version symphonique qui est la plus représentée au disque et quelques grands noms ont laissé des enregistrements qui méritent d’être écoutés : chronologiquement, celui de Jean Fournet en 1975 (Philips) avec un fort bon chœur néerlandais et des solistes à propos : Elly Ameling et Bernard Kruysen. Michel Corboz, également spécialiste de ce répertoire, a enregistré l’œuvre à plusieurs reprises : on écoutera en priorité sa version réalisée en 1992 pour Aria/Fnac Music et rééditée depuis par Virgin Classics. Les amateurs de grandes voix guetteront certains enregistrements. Ils permettent de retrouver Dietrich Fischer-Dieskau dans les parties de baryton solo (avec André Cluytens, puis Daniel Barenboim) mais aussi les voix d’or de Kathleen Battle (avec Carlo-Maria Giulini) ou Barbara Bonney (avec Seiji Ozawa), celle plus latine de Cecilia Bartoli (avec Myung-Whun Chung) ou plus surprenant encore celle de Philippe Jaroussky (avec Paavo Järvi) dans le Pie Jesu. A titre de curiosité, on pourra également écouter la belle transcription pour piano réalisée par Emile Naoumoff, qu’il enregistra pour le label Saphir Productions et qui est reparu chez Sony.


 
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